Ouvrir Les Yeux a sollicité le Docteur Orssaud pour qu’il puisse nous informer et nous conseiller sur l’utilisation des masques.

Les différentes fonctions des masques

Le COVID-19 se transmet par des gouttelettes aériennes provenant du nez et de la bouche des personnes infectées. Il s’agit d’une transmission par aérosol.

L’intérêt du port du masque est largement évoqué lors de la période de « déconfinement » et certaines instances recommandent son usage plus ou moins étendu. Ainsi, l’Académie de Médecine conseille un port permanent à l’extérieur pour les adolescents et les adultes. Certaines municipalités souhaitent également le rendre obligatoire dans l’espace public. Si aucune décision n’a encore été arrêtée par le Gouvernement, il semble que les usagers des transports en commun devront en être équipés. Retrouvez les dernières recommandations du gouvernement au sujet des masques ici.

Pour comprendre ces différentes positions quant à l’usage des masques, il faut revenir au rôle que joue celui-ci dans la limitation de la propagation de l’épidémie et/ou la protection du porteur et de son entourage.

Il existe plusieurs types de « masques » dont le pouvoir d’arrêt des particules et du virus sont très différents.

Éviter la dissémination des gouttelettes émises lors de la toux, mais également à la parole ou par la respiration (surtout à l’effort) :

Ces masques suivants protègent peu le porteur contre les virus circulants. Ils doivent néanmoins être bien ajustés au visage, englobant le nez, la bouche et le menton. Il faut éviter qu’il y ait des espaces libres permettant la dissémination des particules ou leur passage vers le porteur. C’est pourquoi le port de la barbe est déconseillé…

Les masques « FM »

Masque chirurgical – Photo : OLY

Les masques dit « FM » pour « face mask » tels que les masques chirurgicaux. Ces masques sont des dispositifs médicaux et répondent à des critères de fabrication stricts.

Les masques « grand public »

Ce ne sont pas des dispositifs médicaux au sens strict. Ce type de masque doit être constitué de matériaux faciles de se procurer. Sa conception et réalisation sont assez simples et il est tout à fait possible de le faire soi-même en respectant les normes de l’AFNOR. Cet organisme en a proposé plusieurs modèles dans un document du 27 mars. De nombreux tutoriels sont disponibles sur internet et il plusieurs entreprises en fabriquent à grande échelle car chaque personne devrait en disposer de plusieurs pour pouvoir les laver régulièrement.

Masques « maison » – Photo : OLY

Il faut privilégier les modèles à trois couches, les couches externes devant être en tissus à trame serrée sans couture pour être suffisamment « étanches ». L’élément central doit être filtrant et interchangeable. Il est possible d’utiliser du molleton mais aussi des filtres à café, du sac d’aspirateur, des lingettes ménagères ou même des essuie-tout,  … Le choix de l’attache (élastique ou cordons à nouer) est un choix personnel.

Un entretien et nettoyage régulier de ces masques est indispensable. En effet, les matériaux perdent leur qualité d’arrêt des particules s’ils sont humides et/ou trop infectés. Il en est de même si le masque est manipulé avec des mains contaminées. Il ne faut donc pas passer son temps à le réajuster ou le baisser pour parler au téléphone…

Si les tissus utilisés et permettent, il est possible de réutiliser ces masques après un lavage et une stérilisation (non chirurgicale). Selon la nature des matériaux, le nombre de lavage ou réutilisation est précisé et doit être respectée. Par contre, l’élément central filtrant doit être changer régulièrement (hormis s’il s’agit de molleton qu’il faut laver à part).

L’apport des masques est complémentaire de celui des gestes barrières dont ils ne dispensent pas.

Éviter la dissémination des gouttelettes émises et protéger le porteur d’une contamination venant de l’environnement :

Les masques « FF » (réservés aux soignants)

Masque FFP2 – Photo : fernando zhiminaicela

Il existe plusieurs types de ces masques « FF » (pour face filter) en fonction du pouvoir de filtration du filtre et de l’étanchéité du masque : les masques FFP2. Ces masques répondent à des procédures de fabrication complexes et ne peuvent pas être réalisés à la maison.

Ces masques doivent être changés toutes les 4 heures et ne doivent pas être réutilisés si on souhaite préserver leur rôle de protection du porteur. Par contre, il est possible de les réutiliser après « stérilisation ». Mais ils ne permettent plus alors que d’éviter la propagation.

Les masques FFP2 sont strictement réservés aux soignants et personnes exposées au public. Ils sont assez inconfortables et gênent la respiration.

Il est également possible d’éviter la dispersion des postillons en mettant une écharpe propre et sèche en face de son visage. Bien entendu, ces écharpes doivent être régulièrement lavées. Elles ne permettent pas d’éviter d’être soi-même contaminé en milieu infecté.

Ce qu’il faut retenir

Pour le public, il faut privilégier les masques les plus simples répondant aux normes AFNOR à faire soi-même ou à se procurer auprès de sociétés ou personnes en réalisant.

Quel que soit le type de masque, son utilisation doit répondre à des impératifs déjà évoqués. Il doit être correctement ajusté au visage et ne pas laisser d’interstice avec la peau. Certains modèles peuvent disposer d’une tige en métal pour mieux s’adapter à la forme du nez. C’est pourquoi les barbes sont déconseillées, surtout si elles sont très épaisses. Le masque doit couvrir en permanence le nez et la bouche. Il ne doit donc pas être déplacé pour parler, répondre au téléphone, …. Ce d’autant qu’il ne faut pas le manipuler dès lors qu’il est en place. Les élastiques se passent derrière les oreilles. Si le masque est équipé de cordons, celui du haut est noué derrière la tête et celui du bas au-dessus du crâne. Ces règles permettent d’assurer au masque sa fonction. Le port du masque associé aux gestes barrières devrait permettre d’éviter la reprise ou la propagation de l’infection du coronavirus.

Il faut insister sur :

  • La nécessité de les laver régulièrement, d’en avoir plusieurs et de les jeter après trop de réutilisations ;
  • L’importance de bien utiliser le masque en le plaçant correctement et en ne la manipulant pas en permanence ;
  • Le respect des gestes barrières en complément du port du masque.

Dr Christophe Orssaud

Neuro-ophtalmologue

Membre du Comité médico-scientique d’OLY

Vous vous touchez le visage 3000 fois par jour !

En moyenne, votre main entre en contact avec votre visage jusqu’à 3 000 fois dans la journée. Or, le nez, les yeux et la bouche sont des portes d’entrée pour les virus et les bactéries.

Voici ce que dit l’article publié sur le site de l’Agence Régionale de la Santé. Même s’il date de 2017, il est important d’être conscient de ces informations aujourd’hui. Le mot d’ordre est donc d’éviter autant que possible de se toucher le visage et de se laver les mains très régulièrement. Lien vers l’article de l’ARS. Ce sont des gestes réflexe que nous faisons sans nous en rendre compte. Si vous portez un masque, veillez à ne plus y toucher une fois positionné.

Retrouvé toutes nos informations concernant le Covid-19 sur notre page dédiée :